Un homme
parmi les autres
Voyage(s)
1908
Début de l’aventure
Vladimir Jan Pavel Malacki naît le 11 avril 1908 à Varsovie.
1925~
1927
« Découvrir le monde avant qu’il ne disparaisse… »
Malacki quitte la Pologne à dix-sept ans, traverse l’Europe, l’Orient et l’Afrique. Le voici en 1927, alors qu’il travaille chez un avocat à Casablanca.
J’ai quitté la Pologne en 1925, j’avais dix-sept ans, tout de suite après mon bachot. Je l’ai quittée d’ailleurs légalement, avec un passeport et un visa, j’ai bourlingué en Roumanie, en Turquie, en Égypte, et par là-bas, et je suis arrivé en France parce que la France était, dans mon imagination de jeune homme, de ces pays-là, LE pays où il faut vivre, LE pays où il faut étudier. C’était la Révolution française, la Commune, le pays d’accueil, ainsi de suite, ainsi de suite.
(Entretien de Jean Malaquais avec Dominique Rabourdin, 20 février 1996)
1926
La France
Il débarque à Toulon, repart de France et y revient à plusieurs reprises, exerçant divers rudes métiers, comme mineur dans les mines d’argent et de plomb de La-Londe-les-Maures en Provence. On ne sait ni où ni quand précisément, il épouse Alina Ajzenberg, jeune femme rencontrée en Pologne et issue d’une famille aisée. Le 5 mars 1932 naît de cette union un garçon prénommé Jean qui sera surnommé Jeannot.
L'entrée en littérature
1934
Rencontre avec Galy Yurkevitch
Le 22 décembre 1934, Malaquais fait la connaissance de Galy Yurkevitch, peintre.
1935
Une longue et tumultueuse amitié
Il entame de manière tumultueuse une longue amitié avec André Gide qui l’encourage à écrire. Leur correspondance, aujourd’hui publiée chez Phébus, durera jusqu’en 1950, un an avant la mort de Gide.
1939
« Un nouveau grand écrivain, Jean Malaquais »
C’est par ces mots que Trotski salue le jeune écrivain lors de la parution en 1939, chez Denoël, de son roman Les Javanais. Sur les conseils de l’éditeur, son nom a pris une consonance française. L’ouvrage obtient le prix Renaudot.
En savoir plus : un article sur Jean Malaquais sur le site e-gide
L’apatride face à la guerre
1939
La drôle guerre
Malaquais, demeuré apatride, est cependant mobilisé et compose un drôle de Journal. À partir des notes qu’il prend et expédie à sa compagne Galy, il compose un Journal de guerre qui débute en août 1939 et s’achève sur la déroute de 1940. Il y joindra un Journal du métèque relatant l’atmosphère de Paris sous Pétain, son départ à Marseille et son évasion pour le Nouveau Monde en octobre 1942.
Un mot commence à faire florès dans les gazettes : “Drôle de guerre”. Vous n’êtes donc pas contents, mes agneaux ? Cela ne ressemble pas à l’idée que vous vous faites d’une guerre en bonne et due forme, avec des Himalayas de cadavres bien frais ?
(Journal de guerre suivi de Journal du métèque, p. 47)
1942~
1944
Direction : La liberté
Malaquais vit ensuite successivement au Venezuela, au Mexique et aux États-Unis. Ici, en 1944, à San Miguel de Allende (Mexico), il travaille à Planète sans visa.
« Le Mexique et Mexico, c’est à proprement parler prodigieux. Chaque pierre ici respire le passé, un passé violent et passionné. »
Le temps des chefs d’œuvre
1947
Planète sans visa
En 1947, il publie Planète sans visa au Pré aux Clercs. En 1999, l’ouvrage est réédité par Phébus. Travaillant jusqu’à la veille de mourir, Malaquais l’a considérablement réécrit.
1947 ?~
1948 ?
Rencontre avec Norman Mailer
Aux États-Unis, à la fin de 1947 ou au début de 1948, Malaquais rencontre Norman Mailer dont il traduit le premier roman : The Naked and the Dead (Les Nus et les morts).
1953
Le Gaffeur
Malaquais publie Le Gaffeur, roman où, pour la première fois, il « se marie » à un personnage central. L’œuvre est rééditée chez Phébus en 2001.
Malaquais n’écrivait jamais deux textes identiques : des nouvelles, des articles, des essais, une pièce de théâtre, des scenarii, des pamphlets… Une œuvre variée mais rare et encore en partie inédite.
Le temps du silence
1963
Vie privée
Le 22 mars 1963, il épouse Élisabeth. Ils ont une fille, Dominique, dont Norman Mailer est le parrain.
1995
Revisite ses livres
Entre 1953 et 1995, comme s’il avait épuisé les possibilités de la littérature, Malaquais ne publie plus de roman. En 1995 seulement, il commence à revisiter son œuvre et réécrit Les Javanais pour leur réédition chez Phébus.
1998
La fin du voyage
A Genève (Suisse), l’éternel apatride « ferme le guichet », n’ayant renoncé à aucune de ses convictions.